Établir des modes de consommation et de production durables
Vanessa Vaxelaire, propriétaire
Les produits
Au Château de Bioul, l’aventure vinicole a commencé en 2009. Vanessa Vaxelaire et son mari Andy Wyckmans ont d’emblée misé sur des cépages résistants au climat belge, nécessitant le moins de traitements possible. Les plantations se sont échelonnées sur trois années et la première cuvée est sortie en 2015. Les douze hectares de vignes sont certifiés bio depuis 2020 et s’inscrivent dans une démarche environnementale globale de biodynamie. Pour pouvoir respecter cette philosophie, le vignoble ne compte pas vraiment s’agrandir. Par contre, il se diversifie dans l’œnotourisme et la restauration.
La démarche
Vanessa Vaxelaire souhaitait lancer un projet de culture autour du Château de Bioul, propriété de la famille depuis plus d’un siècle. Elle réalise que le climat belge ne convient pas aux cépages traditionnels, ou alors qu’ils nécessitent énormément de traitements chimiques. Pas du tout ce dont elle rêve. Elle découvre alors plusieurs cépages à connotation nordique, très courants en Suisse, Allemagne, Autriche… Ces cépages, moins connus et plus résistants aux maladies, la convainquent de se lancer. Les plantations s’étalent de 2009 à 2011, et la première cuvée de 45.000 bouteilles arrive en 2015.
Ces dernières années, deux nouveaux hectares de vignes ont été plantés, ce qui porte la surface totale actuelle à douze hectares. Vanessa Vaxelaire estime cette surface suffisante pour rester dans une démarche qualitative. Celle-ci s’appuie sur une certification bio obtenue en 2020 : une étape primordiale aux yeux de Vanessa, car elle permet d’objectiver toute une philosophie de production respectueuse de l’environnement. Chaque traitement, chaque produit, chaque acte posé est tracé et documenté. Cet état d’esprit s’appuie aussi sur les préceptes de la biodynamie : rechercher un équilibre global de l’écosystème en soignant et conservant la biodiversité, la vie des sols, des végétaux et des animaux.
« Je ne veux pas du discours : je fais du bio mais je ne demande pas la certification. Dans notre vignoble, tout est documenté et transparent »
Vanessa Vaxelaire
Témoignage recueilli en 2020-2021
En se promenant dans les vignes, situées à maximum 300 mètres du château, on aperçoit les éléments qui participent à cette biodiversité : haies, potager, ruches au cœur des vignes, perchoirs pour les rapaces … Certes, les rendements sont plus faibles, mais le raisin est riche en arômes, sans résidus de pesticides et d'une typicité unique.
Outre l’équipe « vin » qui représente 8 emplois, et une cinquantaine de bénévoles et saisonniers en période de vendanges, la récente diversification dans l’œnotourisme et la restauration apporte aussi toute une activité économique locale au cœur du petit village namurois de Bioul.
Les liens avec les cibles des ODD
Objectif principal
12.4
Gestion écologique de produits chimiques, réduire leur déversement dans les sols
Indicateurs
- Traitements des vignes :
- Bio traditionnel : 10 à 15 traitements par an <- > Château de Bioul : 3 traitements en 2020
- Sulfites :
- Pas d’ajout de sulfite au pressurage
- Taux de 30 à 40 mg/l pour le Cortil, premier vin rouge du Château de Bioul <–> vin conventionnel 150 à 200 mg/l
- Taux de 70 à 90 mg/l pour tous les autres vins <–> conventionnel : 150 à 200 mg/l
Les pratiques du Château de Bioul peuvent aussi être mises en lien avec :
2.4 & 2.5
Espèces de vignes résilientes
Indicateurs
8 cépages différents : Johanniter, Muscaris, Pinotin…
6.3
Réduction des émissions de produits chimiques – certification bio
Indicateurs
Non-rejet d’engrais et produits phytosanitaires
9.4
Technologies et procédés industriels respectueux de l’environnement