Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
Jonathan Marescaux, CEO
Jonathan Marescaux, CEO
Le service
Après trois années de R&D menées à l’Université de Namur, Jonathan Marescaux et Karine Van Doninck ont co-fondé e-biom début 2019. Leur idée ? Utiliser des méthodes génétiques de pointe, longtemps considérées comme l’apanage des laboratoires universitaires, au service de la société. Ces outils permettent d’obtenir rapidement des données précises sur la faune et la flore, sur la présence d’espèces protégées ou encore d’agents pathogènes, afin de résoudre des problématiques environnementales. La méthode de l’ADN environnemental permet de détecter la présence d’espèces à partir de traces d’ADN, plutôt qu’à partir d’un organisme. Seules quelques start-up européennes proposent cette innovation majeure.
La démarche
La crise de la biodiversité que traverse notre planète est au moins aussi grave que celle du climat. E-biom est née de la rencontre de scientifiques universitaires aux profils complémentaires : écologues, biologistes moléculaires, bio-informaticiens, microbiologistes tous passionnés par la nature, et décidés à tout faire pour la préserver. Leur innovation ? Proposer aux services publics, aux entreprises et aux particuliers l’utilisation de méthodes génétiques de pointe afin de résoudre des problématiques environnementales.
Tous les organismes vivants, de la plus petite bactérie au plus grand mammifère, laissent des traces dans leur environnement, sous forme d’ADN. Cet ADN contient l'information génétique des êtres vivants et permet donc l’identification des espèces (virus, bactéries, plantes, animaux …) présentes dans un écosystème. Le travail d’e-biom consiste à récupérer ces traces d’ADN et les identifier, en les comparant à celles répertoriées dans des bases de données internationales. Ces données sont précieuses et, combinées avec l’expertise scientifique d’e-biom, elles permettent l’intégration de la préservation de la biodiversité dans tous types de projets (conservation de la nature, aménagement urbain, stratégie des entreprises…).
« Œuvrer pour la conservation de la nature en proposant des analyses précises et fiables, basées sur des technologies innovantes »
Jonathan Marescaux
Témoignage recueilli en 2020-2021
Les méthodes traditionnelles d’inventaire d’espèces nécessitent beaucoup de temps, des ressources financières importantes et l’intervention de nombreux experts : un spécialiste des oiseaux, un spécialiste des amphibiens, un spécialiste des chauves-souris … L’ADN environnemental comble ces difficultés : la méthode est simple à mettre en œuvre sur le terrain, exhaustive et n’impacte pas les organismes vivants (pas d’observation ou de capture, donc pas de stress).
Un des premiers projets auquel s’est associée l’équipe d’e-biom est la réalisation d’une des plus grandes campagnes européennes de prélèvement d’échantillons d’ADN environnemental. Co-financé par la Commission Européenne et le Service Public de Wallonie, et mené en collaboration avec Natagora, ce projet visait la détection et le suivi de deux espèces d’amphibiens menacées en collectant de l’eau dans 1.000 mares wallonnes. E-biom procède à l’inventaire biologique d’espèces endémiques dans les Vosges, et mène des discussions pour le suivi des espèces de poisson à valeur commerciale dans le Golf du Qatar.
E-biom a mis ses compétences au service de la communauté durant la crise du Covid-19 : à la demande de la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), l’entreprise a mis en place un suivi épidémiologique pour quantifier le coronavirus dans les eaux usées, afin de disposer d’un système d’alerte précoce sur le territoire wallon.
Les liens avec les cibles des ODD
Objectif principal
15.1
Garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes
15.5
Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction
15.8
D’ici à 2020, prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires
Indicateurs
- 566 échantillons analysés :
- 370 analyses d’eaux usées
- 150 kg de terre récoltés
- 700 litres d’eau filtrés
- 910 millions de séquences ADN générées et analysées
Les pratiques d’E-Biom peuvent aussi être mises en lien avec :
3.9
D’ici à 2030, réduire nettement le nombre de décès et de maladies dus à des substances chimiques dangereuses et à la pollution et à la contamination de l’air, de l’eau et du sol